samedi 11 juillet 2015

Rurutu, Australes, Polynésie Française, Heiva 2015, sixième jour




Pratiquée en Polynésie depuis la nuit des temps, le tamure a été un temps une danse taboue car jugée
obscène voire carrément satanique par les colons chrétiens, missionnaires britanniques arrivés en Polynésie au cours du XIX siècle. Au début du XXème siècle avec le protectorat français, le tamure est de nouveau autorisé. Il est alors dansé pendant les festivités du 14 juillets et lors de l'arrivée ou du départ de bateaux.

Le tamure est une danse exécutée par des couples. C'est un duo où l'homme bat des cuisses dans un
mouvement de ciseau, et où la femme roule des hanches. Le mouvement des jambes du danseur est appelé pāʻoti, qui signifie ciseau en tahitien, et consiste à joindre les talons et fléchir les genoux qui sont ouverts et serrés dans un mouvement alternatif continu. Le roulement des hanches de la danseuse est due au mouvement de ses genoux, et ses pieds et ses épaules sont censés rester immobiles à l'horizontale. Chaque mouvement des bras et des mains possède une signification symbolique qui accompagne un récit gestuel d'une légende. La danseuse se déplace relativement peu, et le danseur se
déplace généralement autour de sa partenaire qui est le pivot central de la danse. Les danseurs effectuent parfois des mouvements latéraux, ou de haut en bas en s'accroupissant, tout en maintenant
leur mouvement des hanches et des genoux. Des pas de danse ont été codifiés, comme le tu’e (le coup de pied) ou le pa’oti.


Le tamure se danse sur un accompagnement de percussion formé de to'ere, des cylindres de bois creux frappés à l'aide de baguettes, et de tambour pahu. Le rythme des percussions et le balancement des hanches de la danseuse sont liés, où se succèdent des phases lentes et d'accélérations rapides.


Le tamure se danse généralement avec des costumes végétaux, ’ahu more plus communément appelé more, des jupes en fibres végétales, et des couronnes. Tiré de Wikipedia


La danse tahitienne, ‘Ori Tahiti, se divise en 4 grandes familles :
  • Otea , danse guerrière de groupe où les danseurs sont disposés en colonnes, accompagnée d’instruments à percussion
  • Hivinau, danse en cercles accompagnées de tambours et d’un soliste vocal masculin auquel les danseurs répondent en chœur 
  • Aparima, danse en colonnes, danse harmonieuse où les danseurs miment des scènes de la vie
    quotidienne, cette danse est accompagnée de chants, de guitare et d’ukulele.
  • Pao’a, danse sensuelle en demi-cercle, un couple de danseurs improvise une danse au centre,
    les danseurs accroupis tapent des mains en cadence
Quant au tamure bien connu, c’est une appellation récente concernant une danse pratiquée en couple
actuellement dans les fêtes populaires ou les dancings. Le tamure est le nom d'un poisson des Tuamotu. Peu après la Seconde Guerre mondiale, un vétéran du Bataillon du Pacifique, Louis Martin,
écrivit une chanson très populaire reprenant les rythmes traditionnel et utilisant le mot tamure comme un refrain. Il gagna ainsi le surnom de tamure Martin, et transmit le nom à la danse. 


Les pas de base sont les suivants :

Pour les vahine (femmes)

  • Tamau : balancement saccadé de la gauche vers la droite. Ce pas repose sur le déhanchement. Celui ci est provoqué par la flexion alternative des genoux alors que la pointe des pieds reste collée au sol autant que possible. Il existe de nombreuses variantes, notamment le tamau tahito, le pas des grands-mères, danser sur  la pointe des pieds.
  • Ami : roulement du bassin lent et ample qui s’exécute dans les deux sens. Lorsqu’il est f'a'ane'e, le ami se déplace.
  • Fa'arapu : roulement rapide en mettant l’accent sur le ventre (un ami en version accélérée).
    Lorsque l’accent est mis sur les fesses on parle alors de faarori.
  • En variantes il y a par exemple le pai, soit avant (appui sur la jambe avant) ou arrière (appui sur
    la jambe arrière) ou le tahapehape, avec basculement de la hanche à droite et à gauche.
  • Varu : mouvement des hanches en huit, à l’horizontal (par rapport à l’axe du bassin), en
    coulissant les pieds.
  • Su’e : oscillation des hanches, en huit également, mais cette fois de façon verticale (toujours
    par rapport à l’axe du bassin).
  • Ori opu : danse du ventre 
Tous ces pas de base peuvent s’effectuer pieds plats, un seul pied pointé, sur la pointe des pieds, accroupi, en marchant, en tournant.


Pour les tane (hommes)
  • Pa’oti : mouvement des genoux en ciseaux. Le paoti est très éprouvant pour les cuisses. C'est aussi une démonstration de résistance physique pour les hommes
  • Taparuru : claquements rapides des pieds 
  • Tue : action de donner un coup de pied vif et discret
  • Horo : Pas de course utilisé par les déplacements ou les entrées en scène

mercredi 8 juillet 2015

Rurutu, Australes, Polynésie Française, Heiva 2015: quatrième jour


 

Le lever de pierre : Une
épreuve physique impressionnante à voir !

Le lever de pierre est peut-être l’activité la plus représentative du Heiva car c'est le sport originaire de Rurutu. Il se pratiquait lors des fa’ati, des tours de l’île traditionnels. Pour fêter le passage de la nouvelle année, les habitants s’arrêtaient dans chaque village où il y avait des levers de pierre pour désigner l’homme fort de l’année.
C’était aussi une façon pour les hommes de faire valoir leur force auprès des jeunes femmes…». Aujourd’hui, cette épreuve dite amora’a ‘ofa’i, consiste à soulever une pierre d'origine basaltique le plus rapidement possible, depuis le sol jusqu’à l’épaule, et à la stabiliser, en position debout et en équilibre, une seule main au contact de la pierre, pendant un certain temps. Une foule nombreuse assiste à la compétition et encourage les athlètes dont certains n’ont qu’une quinzaine d’années.
 
La pierre, particulièrement dense et lisse, n’offre que peu de prise. La compétition entre village est
rude. Être champion de lever de pierre est un titre envié.
Lever une pierre le plus rapidement possible ; le chrono démarre lorsque la pierre quitte le sol, et
s’arrête lorsqu’elle est stabilisée sur l’épaule de l’athlète. La notation prend en compte différents facteurs tels que la vitesse d’exécution, la présentation du candidat, le rapport de poids entre la pierre et l’athlète. Chaque concurrent bénéficie de trois essais. Les femmes débutent l’épreuve, avec
une pierre de 65 kg. Les hommes sont classés en 3 catégories:
  • de 90kg lever une pierre de 100kg
  • de 91 à 100kg lever une pierre de125kg
  • 101kg et + il s'agit d'une pierre de 142kg 
Le lever de pierre est, davantage qu’un sport, un rite de passage à l’âge adulte, pour les jeunes hommes comme pour les jeunes femmes.
C'est une épreuve chère aux habitants de l'île de « Rurutu tu noa », son nom d'origine qui signifie "Rassembler et lever ensemble"

lundi 6 juillet 2015

Rurutu, Australes, Polynésie Française, Heiva 2015; troisième jour


 

Les Chants traditionnels polynésiens : Himene

Concernant les critères et règlement du concours de chants traditionnels, ces groupes doivent présenter des œuvres authentiques, légendaires ou abstraites inspirées du patrimoine culturel, de l’environnement naturel ou de la vie en société de la Polynésie française. Les vahine sont en robe Pomare ou mama ru’au (grand-mère), les tane en chemise à manches longues et en pantalon. Ces tenues sont obligatoires. Les accessoires traditionnels tels l’éventail, le panier, le chapeau sont tolérés. Les chants traditionnels sont les Himene Tarava Tahiti, les Himene Tarava Raromatai (des Iles sous le Vent), les Himene Tarava Tuha’a pae (des Iles Australes) et les Himene ruau.
Himene Tarava Tahiti estconsidéré comme le chant dominant. Chant festif dont le caractère remarquable est la puissance vocale. La qualité du meneur est primordiale. La difficulté de ce chant repose sur l’harmonie à 9 voix différentes. Les voix perepere et hau apportent tout son charme à ce chant polyphonique.
Himene Tarava Raromatai ressemble au Tarava Tahiti mais présente une configuration scénique
différente. L’interprétation se veut plus tonique. Le texte original doit comporter obligatoirement 6 strophes de 6 lignes, en plus du orero (salutations) qui doit faire l’objet d’une introduction séparée.
Himene Tarava Tuha’a pae dont on distingue le Tarava de Raivavae différent de celui de Rapa, de Tubuai, de Rimatara et de Rurutu, ce dernier étant le plus connu. Chaque île des Australes possède son propre Tarava. Le Tarava Tuha’a pae présente une configuration scénique différente des autres chants tandis que la mélodie ainsi que la tonalité sont également distinctes. Toute la beauté de ce chant repose sur le rythme et le solo des tane (hommes) repris par les vahine (femmes). Le texte original doit comporter obligatoirement 6 strophes de 6 lignes, en plus des salutations.
Ute paripari est un genrede chant Maohi célébrant la beauté et la renommée de certains lieux. Il se chante à une ou deux voix, de préférence avec des strophes enchaînées. Le texte doit s’inspirer des paripari fenua. Le nombre d’interprètes est limité à 5-8 artistes.
Ute are’are’a est un chant maohi comique. Comme le précédent c’est un chant à une ou deux voix, de préférence avec des strophes enchaînées. Le texte est humoristique, sans vulgarité. Le nombre d’interprètes est limité à 5-8 artistes.
Les critères de notation
pour les tarava : le thème sur 12 points, la tonalité sur 16 points, le rythme sur 20 points ; les voix sur 40 points ; et la présentation générale sur 12 points. Le jury est composé de personnalités sollicitées pour leur expérience et leur expertise.



Rurutu, Australes, Polynésie Française, Heiva 2015; deuxième jour








Les Chants traditionnels
polynésiens : Himene


Concernant les critères
et règlement du concours de chants traditionnels, ces groupes
doivent présenter des œuvres authentiques, légendaires ou
abstraites inspirées du patrimoine culturel, de l’environnement
naturel ou de la vie en société de la Polynésie française. Les
vahine sont en robe Pomare ou mama ru’au (grand-mère), les tane en
chemise à manches longues et en pantalon. Ces tenues sont
obligatoires. Les accessoires traditionnels tels l’éventail, le
panier, le chapeau sont tolérés. Les chants traditionnels sont les
Himene Tarava Tahiti, les Himene Tarava Raromatai (des Iles sous le
Vent), les Himene Tarava Tuha’a pae (des Iles Australes) et les
Himene ruau.






Himene Tarava Tahiti est
considéré comme le chant dominant. Chant festif dont le caractère
remarquable est la puissance vocale. La qualité du meneur est
primordiale. La difficulté de ce chant repose sur l’harmonie à 9
voix différentes. Les voix perepere et hau apportent tout son charme
à ce chant polyphonique.






Himene Tarava Raromatai
ressemble au Tarava Tahiti mais présente une configuration scénique
différente. L’interprétation se veut plus tonique. Le texte
original doit comporter obligatoirement 6 strophes de 6 lignes, en
plus du orero (salutations) qui doit faire l’objet d’une
introduction séparée.






Himene Tarava Tuha’a
pae dont on distingue le Tarava de Raivavae différent de celui de
Rapa, de Tubuai, de Rimatara et de Rurutu, ce dernier étant le plus
connu. Chaque île des Australes possède son propre Tarava. Le
Tarava Tuha’a pae présente une configuration scénique différente
des autres chants tandis que la mélodie ainsi que la tonalité sont
également distinctes. Toute la beauté de ce chant repose sur le
rythme et le solo des tane (hommes) repris par les vahine (femmes).
Le texte original doit comporter obligatoirement 6 strophes de 6
lignes, en plus des salutations.






Ute paripari est un genre
de chant Maohi célébrant la beauté et la renommée de certains
lieux. Il se chante à une ou deux voix, de préférence avec des
strophes enchaînées. Le texte doit s’inspirer des paripari fenua.
Le nombre d’interprètes est limité à 5-8 artistes.






Ute are’are’a est un
chant maohi comique. Comme le précédent c’est un chant à une ou
deux voix, de préférence avec des strophes enchaînées. Le texte
est humoristique, sans vulgarité. Le nombre d’interprètes est
limité à 5-8 artistes.






Les critères de notation
pour les tarava : le thème sur 12 points, la tonalité sur 16
points, le rythme sur 20 points ; les voix sur 40 points ; et la
présentation générale sur 12 points. Le jury est composé de
personnalités sollicitées pour leur expérience et leur expertise.

dimanche 5 juillet 2015

Rurutu, Australes, Tuhaa Pae, Polynésie Française: Heiva 2015, J1


 
From Elin Teuruarii :
Rurutu is an island in French Polynesia (Tahiti), Austral Islands, it's been my home since September 2007. I run a guesthouse here with my husband, who is from Rurutu. It's a long way for a Welsh-girl to have come, but I'm enjoying my new life here in Rurutu.....
If you would like to come to Rurutu please don't hesitate to get in touch. We can help you out with travel advice and of course a big warm Polynesian welcome when you get here!
Send us an e-mail: pension.teautamatea@mail.pf or check out our website
Our island is a tiny speck in the middle of the Pacific ocean, ~560 km south of Tahiti (22.5degS, 151.3degW), with nothing much between us and the Antarctic. There are ~2200 inhabitants. We're best known for the humpback whales that breed off our fringing reef, between July and October. The island is an ideal sheltered spot for females and their newborn calves to rest and grow, before they make the long journey back to their Antarctic feeding grounds. The whales hang-out just outside the reef, and you can see them easily from the shore - it's pretty magical!
The heiva is a month long cultural festival celebrated every year across French Polynesia. In Tahiti it's a large and rather professional festival, but in the islands it remains charmingly rustic. This year was the first year that I've really done the whole heiva in Rurutu. The festival includes a huge variety of competitions ranging from sporting events like paddling, stone-lifting, and, of course, the bareback horse race along the beach.....
There are also dance, singing, music, flower-arranging and weaving competitions, as well as the country-fair sort of things, the longest/heaviest bunch of bananas or taro root, coconut husking and taro-pounding competitions, all in all it's a lot of good fun for the whole family!!

lundi 22 juin 2015

Argentine: Immigration française

L’émigration française en Argentine au XIXe siècle

Argentine, Argentine. un nom prédestiné qui fait rêver les plus pauvres!! Voici un texte publié il y a bientôt 15 ans sur l'immigration française.
Editeur : La Salida n°29, juin à septembre 2002
Auteur : Martine Peyrot (entretien avec Estella Belloni et Dolores Serrano)
L'émigration française en Argentine au XIXe siècle
Famille Balencie, Argentine
L'indépendance et la construction de l'Argentine moderne (en 1810) a entraîné une profonde modification de son économie. La mise en valeur d'immenses territoires pris aux amérindiens a exigé une abondante main d'œuvre et il a donc fallu provoquer une immigration.
L.S. : Quelles sont les causes de l'émigration en Argentine ?
Estella et Dolorès : elles sont multiples, d'ordre politique, économique et social. Le bouleversement que la France a connu tout au long du XIXe siècle a contraint à l'exil de nombreux Français aux idées libérales et anticléricales qui ont trouvé refuge en Argentine. Ce sont ces individus qui marqueront profondément la culture argentine.
Au cours du XIXe de graves crises ont affecté le secteur agricole (disette, grêle, famine, oïdium, incendies, phylloxéra...) provoquant un exode rural en masse. De nombreux jeunes appelés d'origine sociale humble, préféraient partir et devenir insoumis plutôt que de répondre à l'appel du service militaire. Le régime successoral (droit d'aînesse ou morcellement excessif de la terre) a été une autre raison de départ.
Dans certaines régions, la population a atteint son maximum démographique et, ne pouvant évoluer pour se nourrir, l'idée de partir s'est rapidement imposée. Autant de raisons qui ont poussé les gens à partir.
L.S. : D'où viennent les émigrants qui débarquent en Argentine ?
Estella et Dolorès : ce sont principalement des Basques, des Béarnais, des Savoyards, des Aveyronnais et des Bretons.
L.S. : Quels facteurs contribuent à prendre la décision de partir ?
Estella et Dolorès : au début, le départ se fait à titre individuel parce qu'une connaissance où quelqu'un de la famille est parti et qu'on a de bons échos. Ensuite, des agences privées (comme la maison anglaise Lafone et Wilson), des agents du gouvernement de l'Argentine, des compagnies maritimes (trouvant une solution pour que le bateau qui doit rapporter des marchandises des Amériques ne parte pas à vide) s'emploient à inculquer l'idée de partir comme solution aux problèmes.
Il faut dire que vers les années 1850, le gouvernement de l'Argentine fut lui-même le promoteur d'une politique de colonisation. A cette fin, soit on vendait des lopins de terre payables à longue échéance, soit on affectait une parcelle à des familles pour les inclure dans un projet de création de colonies. Dans ce projet, toute l'infrastructure (école, église, outils, terrains communaux) était à la disposition de chacun.
L.S. : comment s'y prennent les agents pour appâter les candidats ?
Estella et Dolorès : ils sont redoutables. La publicité était nécessaire pour mener à bien ce genre d'opération, elle brossait des descriptions merveilleuses de ces pays d'Amérique, en particulier du Río de la Plata, où l'argent se gagnait si facilement. C'est une propagande bien ciblée et attirante qui les faisait opter pour l'Argentine. Mais, leurs discours étaient parfois si trompeurs, l'escroquerie était telle, que les Pouvoirs Publics durent légiférer
L.S. : comment s'effectuait la traversée ?
Estella et Dolorès : la durée de la traversée était variable passant de 60 jours au temps de la navigation à voile à 25 jours en 1862 avec les bateaux à vapeur. Cependant, le tarif sur les bateaux à voile étant meilleur marché et la crainte d'une éventuelle explosion des bateaux à vapeur conduisaient les émigrants préférer la marine à voile.
L.S. : quel était le prix du voyage ? Comment payaient-ils ce voyage ?
Estella et Dolorès : le prix oscillait de 120 à 300 francs (240 à 600€) en fonction de la classe.Le paiement de ses trajets s'adaptait à la situation économique du passager. Il existe différents cas de figure qui vont de l'hypothèque des biens à l'établissement d'un accord de remboursement basé sur une obligation de travail à l'arrivée en faveur de l'armateur ou de l'agent. Il existe aussi le cas de personnes qui payaient des années durant des traites et partaient à échéance de celles-ci.
L.S. : sur le bateau, quel était le plus gros problème ?
Estella et Dolorès : les transporteurs ne respectaient pas toujours leurs promesses, ne leur fournissant pas assez d'eau potable et de nourriture saines. De plus l'entassement favorisait la propagation de maladies infectieuses à bord. Tout ce ci entraîne souvent des plaintes de passagers qui disaient avoir voyagé « comme du bétail ».
L.S. : a-t-on des données exactes sur le trafic vers l'Argentine ?
Estella et Dolorès : non, mais des principaux ports que sont Bordeaux et Bayonne sont partis entre 1862 et 1866 respectivement 213 et 41 navires ce qui correspond à un trafic humain de 11.200 personnes en 4 ans !
L.S. : ce flux migratoire a-t-il persisté ?
Estella et Dolorès : en fait, à partir de 1880, l'Italie prend la relève, apportant une main d'œuvre bon marché pour les emplois moins qualifiés.
L.S. : comment se réalisait leur installation ?
Estella et Dolorès : le premier contact de ces arrivants était souvent décevant, rien n'avait été prévu pour les recevoir et ils se retrouvaient démunis et dépaysés ne sachant à quelle porte frapper pour obtenir du travail.
A partir des années 1850, logement et nourriture était assuré aux émigrés, aux frais du gouvernement, en attendant leur installation dans le pays. A cette fin, on a construit en 1857 à Buenos Aires un hôtel spécialement affecté aux émigrants : Hotel de los Inmigrantes.
Si les émigrants faisaient partie du projet de colonisation les engagements établis sur le contrat se maintenaient. Les provinces de Santa Fe, Entre Ríos, Corrientes et Buenos Aires sont de bons exemples de réussite de cette politique de peuplement (colonies d'Esperanza, de Baradero , de San Carlos, de San Jerónimo...). On peut cependant citer des exemples d'échec voir de tragédie pour cette tentative de colonisation. Comme celle du docteur Brougnes dans les années 1850-1860 qui se ruina pour exposer le principe de colonie agricole, mais ne put mener à bien son idéal social.
L.S. : maintenaient-ils un contact avec leurs proches restés au pays ?
Estella et Dolorès : certes, il existe des lettres, mais il faut tenir compte de plusieurs aspects : la difficulté de « bien écrire » (savoir écrire mais aussi tourner les phrases !), la langue (ils parlent souvent une langue régionale), mais surtout il s'agit de ne pas chagriner les parents en donnant une image trop noire de son sort. Par conséquent, ces lettres représentent une source d'informations riches mais elles exigent de savoir lire entre les lignes pour deviner la réalité des choses
L.S. : quel rôle ont joué ces émigrants dans la réalité argentine de l'époque ?
Estella et Dolorès : la grande masse des premiers installés en Argentine a poursuivi son activité originelle. Il s'agit principalement d'élevage, industrie laitière, vigne, salaison. Certains s'intégrèrent rapidement, de sorte, qu'en peu de temps, ils purent acquérir assez de terres et d'animaux pour avoir une sécurité financière.
Ces hommes sont arrivés dans ces contrées lointaines avec leurs goûts, leurs façons de vivre, leurs savoir-faire. Ici, ils ont pu concrétiser leurs convictions : les grandes idées de l'Illustration, l'esprit de liberté, le sentiment républicain. On ne peut oublier la forte influence culturelle française qui a toujours eu un rôle prépondérant en Argentine.
L.S. : ce grand flux d'émigration européen vers l'Argentine expliquerait-il que, de nos jours, des milliers de personnes cherchent leurs origines ?
Estella et Dolorès : l'intégration des étrangers en Argentine fut si profonde et si rapide que les descendants des émigrés ne se sont jamais souciés de leurs origines.
Aujourd'hui, c'est la banqueroute de l'économie argentine qui les pousse à chercher leurs liens avec leurs aïeux espagnols, italiens, français, ceux qui ont « fait les Amériques » pour, à leur tour, pouvoir « faire l'Europe ».
Estela Belloni et Dolores Serrano pour la Casa de Santa Fe en París. Propos recueillis par Martine Peyrot
Deux noms d'associations à retenir
1. Casa de Santa Fe en París. 57 rue Daguerre 75014 Paris. Rens : 01 43 21 46 91 ou casasantafeparis@yahoo.fr
Les Argentins vivants en France et les Français amis de l'Argentine, veulent constituer un espace convivial, dans lequel sera mis en commun un désir de rencontre et un réseau d'amis et d'institutions tant en France qu'en Argentine.Notre vocation est de faire connaître et d'établir ces vases communicants sentimentaux qui permettent l'aller-retour permanent et instantané entre la France et cette région de l'Amérique Latine.
2. AMME (Association de la Maison pour la Mémoire de l'Emigration), 13 rue Jean Réveil 64000 Pau
Composée d'une équipe de professeurs et chercheurs universitaires de Pau, Tarbes et Bordeaux qui se sont penchés sur le flux d'émigration massive de cette région vers les Amériques et qui, à partir de là, qui veulent constituer un musée qui rassemble textes, témoignages, et documentation. Par ailleurs ils ont créé un lieu d'accueil pour tous les descendants de ces émigrants.
balencie, Argentine
Tiré de Geneapass.org
Bateaux & Passagers
Base de données   - Liste des bateaux & passagers
Ellis Island   - Liste des passagers émigrants vers les USA (1892-1924)
CastleGarden   - Une base de données créée avec la liste des passagers du Port de New-York en 1820 (date de la création de la liste) jusqu'en 1892 (quand la liste d'Ellis Island est mise en place). Cette base couvre 80% des données et le travail continue. Une recherche élémentaire pour un nom est gratuite mais des recherches plus poussées seront disponibles avec paiement
Généafrance   - Guide pour les recherches sur Ellis Island
Frenchlines   - Il s'agit des listes de passagers des traversées ayant eu lieu de 1864 à 1936, sur les lignes transatlantiques de la Compagnie Générale Transatlantique
AGB   - Émigration au départ de Bordeaux
ISTG   - Liste des passagers émigrants au départ des ports français
ISTG   - Immigrant Ships Transcribers Guild Passenger Lists (voir l'onglet en haut à gauche listes de passagers et des pays d'émigration, voir aussi l'onglet suivant)
Mary Tollestrup   - Immigration, Naturalization, Passenger Lists and Ships un site très riche en ressources pour tous les pays
A.M.E.   - L'Association pour la Mémoire de l'Emigration. Adresse d'une liste de diffusion sur le site
FranceGenWeb   - Ch. Falgade : des adresses de sites dans le département 64 et accès aux ressources pour la page de la région d'Aquitaine. Importante rubrique sur l'émigration
S. Swiggum & M. Kohli   - TheShipsList website, online since August 1999, will help you find your ancestors on ships' passenger lists.We also have immigration reports, newspaper records, shipwreck information, ship pictures, ship descriptions, shipping-line fleet lists and more...
Voir aussi le travail de G.Roelly - Emigration au départ d'un port français (Marseille, Bordeaux, Cherbourg et Le Havre) vers l'Amérique du Sud..
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lundi 1 juin 2015

Balencie: Des Hautes-Pyrénées vers l' Argentine

Famille Balencie, originaire des Hautes-Pyrénées

Balencie. Trouvée dans la file des commentaires sur le site familial la question suivante :
«Je recherche des infos de mon arrière-grand-père Pierre Balancie de Bigorre 65 qui a émigré à Dolores de 1860 a 1882 puis est revenu à Adast où il est mort en 1908.»
J'appelle Sherlock Holmes, Hercule Poirot, Miss Jane Marple et Joseph Rouletabille. Tous cousins bien sur...
Et nous voici lancés à la recherche de Pierre Balencie. L'aventure débute à proximité des sommets imposants du massif de Balaïtous pour aller s'asseoir dans «El Parque Libres del Sur» et contempler le Paseo de la Virgen de los Dolores puis enfin se reposer dans le château de Miramont vendu par les filles de Calot au journaliste-animateur de radio télévision Jacques Chancel, originaire du village voisin d'Ayzac-Ost.
balencie
Le département des Hautes-Pyrénées s’est classé au deuxième rang national (après les Basses-Pyrénées) pour le nombre d’émigrants au XIXème siècle : l’Algérie, la Louisiane, l’Argentine surtout ont attiré nos compatriotes.
Cette migration culmine dans les années 1850-1860 avec la tentative du Docteur Brounges de Caixon (Hautes-Pyrénées). Après avoir signé un contrat de colonisation avec le gouvernement de Corrientes, il va tenter de porter remède à la misère existante de nos contrées en organisant une « émigration avec garanties » de familles paysannes.
Chaque colonie ainsi constituée comptait 200 familles soit 1000 travailleurs et dès le départ, un curé, un médecin, un instituteur, un juge de paix...
Une autre particularité de ce département est la présence à Garaison, d’une institution privée, siège des pères missionnaires «lourdistes» qui ont installé, dès le XIX° siècle, de nombreuses filiales en Amérique latine : Tucuman, Buenos-Aires, Brésil... Ils ont tissé un réseau de relations étroites entre les Hautes-Pyrénées et l’Argentine notamment.
Le pourquoi du départ et retour de Pierre Balencie: Tiré de Lionel Dupont
Refus de la Conscription
Fier et indépendant, ne parlant souvent que le basque, quelquefois lent d'esprit et susceptible, le Basque du 19éme siècle, malgré son courage et ses qualités guerrières, n'était pas fait pour une existence de caserne. Habitué à vivre en famille et attaché à ses mœurs et coutumes, il ne pouvait accepter la perspective d'avoir à perdre sept années de son existence pour aller vivre au milieu d'étrangers dont il ne comprenait ni la langue, ni le caractère, ni les traditions. Aussi dès que l'âge de la conscription approchait, son instinct atavique le poussait à émigrer. Avec une meilleure connaissance du français et généralement un caractère plus souple et vif, le Béarnais et le Bigourdan, étaient également entraînés à imiter le voisin. Il leur était en effet facile de passer en Espagne, comme leurs ancêtres l’avaient fait, au cours des siècles précédents, pour commercer en Navarre où y trouver refuge..
Au 19éme siècle, et dans toutes les Pyrénées, le refus de la conscription était donc très fréquent. Ce n'est pas tout à fait un hasard, si les statistiques françaises de l'époque, montrent que les départements des Hautes et Basses Pyrénées comptaient plus de la moitié du total des insoumis de France. Beaucoup de jeunes pyrénéens avaient en effet l’habitude d’utiliser différents moyens, légaux ou illégaux, pour échapper au service militaire.
Les moyens d’échapper au service militaire étaient au nombre de trois :
1. Le passage légal à l'étranger : Dans ce cas les jeunes pyrénéens partaient avant la date d'appel de leur classe et étaient déclarés «absents» si un parent ou un ami pouvait les représenter en fournissant une preuve de leur présence à l'étranger.
2. Le passage illégal : Dans ce cas l'appelé était déclaré «insoumis» si personne ne se présentait pour le représenter, ou «déserteur» si, s'étant présenté et déclaré «bon pour le service», le conscrit avait eu la malchance de tirer le «mauvais numéro» sans que la famille ne puisse disposer de ressources financières qui auraient pu permettre le paiement d'un remplaçant.
3. Les mutilations volontaires : Dans l'espoir de se faire exempter, un certain nombre de futurs appelés, n'hésitaient pas à s'infliger ou à se faire infliger par des compagnons ou des rebouteux locaux, des mutilations volontaires plus ou moins bénignes. Solutions à la limite de la légalité, mes radicales et héritées de l’Empire, les opérations les plus fréquentes pouvaient consister en l'amputation d'un orteil pour être rendu inapte aux longues marches ou en la mutilation d'un doigt, en général l'auriculaire, empêchant d'appuyer sur la gâchette du fusil. Une autre fraude consistait à se faire arracher les dents de la mâchoire supérieure. Les cartouches de fusil encore employées à cette époque comprenaient en effet un tube de carton qu'il fallait pouvoir déchirer avec les dents au moment de leur utilisation. Dans des cas extrêmes certains allaient même jusqu'à l'énucléation de l'œil droit qui les mettait dans l'incapacité de tirer !
Mesures pour favoriser les retours
N'ayant pu obtenir de résultats appréciables pour colmater l'hémorragie des départs, les autorités départementale vont s'attacher à récupérer les insoumis au yeux de la loi militaire et qui, passibles du conseil de guerre, ne pouvaient revenir au pays s'ils en avaient le désir. Le conseil général y voyait un double avantage "ceux qui se sont procuré une bonne position, en transférant leur fortune viendraient contribuer à l'accroissement de l'aisance générale et ceux qui ne nous rapporteraient que le souvenir de leurs souffrances, seraient pour nos populations un témoignage vivant des hasards auxquels l'émigration les expose.
Une première amnistie avait été accordée en 1860, mais les bénéficiaires n'ayant disposé que d'un délai de six mois pour se présenter, les insoumis établis en Amérique n'avaient pu en profiter. En 1864, le Conseil Général formule une nouvelle demande, mais cette fois pour une amnistie sans condition de délai pour tous les insoumis âgés de plus de 40 ans. En 1867, cette même assemblée s'étonnait que l'insoumission ne se prescrive pas, comme les autres délits. En 1874, le conseil général suggérait de profiter de la guerre civile qui déchirait alors le Rio de la Plata pour demander d'amnistier les insoumis de plus de 29 ans: à l'exception de ceux de la guerre de 1870, dont le délit, contracté alors que la France se battait était trop grave pour être absous.
Les partisans du de l'amnistie avaient souligné un certain nombre de points importants dont la loi Militaire du 15 juillet 1889 tiendra finalement compte.
Famille Balencie
Généalogie de Jean Baptiste PUJOLLE
Jeanne BALENCIE mariée avec Jean BOURIDES... dont:
1/Jean BALENCIE.
Marié en février 1765, Marsous (65), avec Anne AUGE-LALACADE ,.. dont:
11/Jean François BALENCIE, né en mai 1784, Marsous (65), décédé.
12/Emanuel BALENCIE, né en avril 1789, Marsous (65), décédé le 18 juillet 1836, Bun (65) (à l’âge de 47 ans) marié le 17 février 1822 (ou le 13 février 1822), Bun (65), avec Brigitte BAILLARDRA,décédée le 21 mai 1873, Bun (65)... dont:
121/Marie Anne BALENCIE, née le 31 janvier 1823, Bun (65), décédée le 10 avril 1876, Bun (65) (à l’âge de 53 ans) mariée le 24 novembre 1847, Bun (65), avec Jean-Paul CAZAU, décédé le 8 janvier 1871, Bun (65) ... dont:
1211/Antoinette BALENCIE, née le 13 juin 1852, Bun,65400,Hautes-Pyrénées,Midi-Pyrénées,FRANCE, décédée le 16 mars 1935, Estaing, 65400,Hautes-Pyrénées,Midi-Pyrénées,FRANCE (à l’âge de 82 ans) mariée le 5 février 1875, Estaing (65), avec Dominique BIALADE, né le 7 novembre 1834, Aucun (65), décédé le 29 mars 1919, Estaing,65400,Hautes-Pyrénées,Midi-Pyrénées,FRANCE (à l’âge de 84 ans) ... dont:
12111/Pierre , Théophile, né le 9 mars 1876, Estaing (65), décédé le 19 décembre 1963, Aspin-en-Lavedan (65) (à l’âge de 87 ans).
12112/Marie Cyprine, née le 20 janvier 1878, Estaing (65), décédée, St Pastous (65). Mariée avec Donatien MENGELLE.
12113/Jean , Gabriel, né le 3 décembre 1879, Estaing (65), décédé le 8 février 1970, Aspin en Lavedan (65) (à l’âge de 90 ans).
12114/Paul , Joseph , Alphonse, né le 6 novembre 1881, Estaing (65), décédé, Ossun (65) marié avec Xy DUTHU.
12115/Jean-Pierre , Auguste, né le 15 novembre 1883, Estaing (65), décédé.
12116/Marie , Jeanne , Mélanie, née le 11 octobre 1885, Estaing (65), décédée.
12117/Laurent, né le 15 décembre 1887, Estaing (65), décédé le 2 février 1956, Ayzac-Ost (65) à l’âge de 68 ans, marié le 25 novembre 1920, Estaing (65), avec Clotilde CAZENAVE, née le 26 juin 1897, Arras (65), décédée le 23 octobre 1985, Ayzac-Ost (65), inhumée le 24 octobre 1985, Ayzac-Ost (65) à l’âge de 88 ans dont:
121171/Elise mariée avec Joseph CANTON
12118/Michel, né le 19 janvier 1890, Estaing (65), décédé le 21 août 1980, Tarbes (65) (à l’âge de 90 ans) Marié le 14 février 1920, Ossun (65), avec Catherine Rose DUTHU, née le 18 janvier 1898, Ossun (65), décédée en 1977, Ossun (65) (à l’âge de 79 ans).
12119/Ovide, Jean-Marie, né le 3 mars 1892, Estaing (65), décédé entre 1943 et 1944, Toulouse (31).
12120/Marianne, née après 1892, Estaing (65), décédée, Aspin (65) mariée avec Jean-Marie ARBERET.
12121/Marie Léonie, née le 26 avril 1856, Bun (65), décédée le 5 février 1926, Lau-Balagnas (65) (à l’âge de 69 ans) mariée avec Simon VERGE.
122/Pierre BALENCIE, né le 1er juillet 1834, Bun (65), décédé le 3 juin 1908, Adast (65) (à l’âge de 73 ans) marié le 19 octobre 1870, Argelès-Gazost (65), avec Joséphine Hélène HOURQUES, née le 17 août 1841, Argeles-Gazost (65), décédée le 29 mai 1921, Adast (65) (à l’âge de 79 ans) ... dont:
1221/Maria Balencie, née le 13 décembre 1871, Dolores (Argentine), décédée le 18 juin 1957, Clamart (92) (à l’âge de 85 ans) mariée le 30 août 1893, Adast (65), avec Ferdinand Guillaume DURAND, né le 19 octobre 1868, Châteauneuf sur Cher, décédé le 8 octobre 1950, Paris 11ème (à l’âge de 81 ans).
1222/Anna Balencie, née en 1873, décédée.
1223/Emilie Balencie, née en 1875, décédée en 1962, Clamart (92) (à l’âge de 87 ans).
1224/Léonie Balencie, née en 1877, Dolores (Argentine), décédée en 1975, Lourdes (65) (à l’âge de 98 ans).
1225/Marcelline Balencie, née le 20 septembre 1879, Maipu (Argentine), décédée le 15 janvier 1974 (à l’âge de 94 ans).
1226/Pierre Balencie, né le 21 mars 1881, Dolores (Argentine), décédé le 4 mars 1968, Lourdes(65) (à l’âge de 86 ans).
1227/Michel Balencie, né le 5 août 1884, Adast, décédé le 15 mai 1915, Ville-sur-Tourbe (51) (à l’âge de 30 ans).
2/Jean Pierre LALACADE.
3/Marie LALACADE.
 Famille BalencieVoir l'article sur l'immigration en Argentine
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